Comme chaque année, le CNHS et la Bibliothèque des Riches-Claires organisent un cycle de conférences axé sur l’histoire des sciences.
Ces conférences se dérouleront dans les locaux des Riches Claires, 24 rue des Riches Claires à 1000 Bruxelles, de 18h30 à 20 h.
Mardi 21 février 2017
La saga du nombre d’or : quand l’irrationnel se déguise en rationnel
par Jean Mawhin, Professeur à l’Université catholique de Louvain.
Le nombre d’or, qui vaut approximativement 1,618, apparaît implicitement dans plusieurs livres des Éléments d’Euclide sous la forme de la section ou division en moyenne et extrême raison d’un segment de droite, utilisée dans la construction du pentagone régulier. Elle se retrouverait dans des monuments de l’Antiquité. Elle réapparait à la Renaissance sous une forme beaucoup plus lyrique dans un ouvrage du moine Luca Pacioli, qui la rebaptise divine proportion. Le développement d’une esthétique scientifique en Allemagne au XIXe siècle ranime l’intérêt pour le concept, avec l’ouvrage Der goldene Schnitt (la section d’or) de Zeising. L’ingénieur roumain Ghyka introduit l’expression nombre d’or dans une série de livres influents publiés entre les deux guerres mondiales, qui mettent l’accent sur les aspects ésotériques du concept dans le cadre d’une tradition pythagoricienne.
Mardi 21 mars 2017
Sciences chinoises, science occidentale par Pierre Marage, Professeur à l’Université libre de Bruxelles.
Cet exposé tentera de brosser un panorama de l’extraordinaire richesse des sciences et des techniques chinoises, le plus souvent bien plus avancées qu’en Occident jusqu’à la révolution scientifique et industrielle du XVIIIe siècle.
Mais l’approche chinoise est très différente de celle de la science occidentale moderne. Par contraste, elle permet de mieux comprendre la spécificité de « notre » science moderne.
Et peut-être aussi de contribuer à répondre à la question : pourquoi la révolution industrielle en Occident plutôt qu’en Chine ?
Mardi 25 avril 2017
Darwin, le voyage du H.M.S. Beagle et l’émergence de l’évolution par Guy Houvenaghel, Professeur honoraire de l’Université libre de Bruxelles
Depuis l’Antiquité, les hommes se sont interrogés sur le développement des astres, de la terre, de son peuplement biologique… A partir de la Renaissance, ces réflexions se sont multipliées. Au XIXe siècle, le jeune Charles Darwin, universitaire appartenant à une famille britannique intellectuelle et ouverte sur les progrès, eut l’occasion de participer au voyage de circumnavigation (de 1831 à 1836) du H.M.S. Beagle, un navire de recherches de la Royal Navy. Darwin collecta beaucoup d’échantillons et fit plein d’observations, notamment aux Iles Galàpagos. Ceci l’amena à publier en 1859 son oeuvre majeure « L’origine des espèces » contenant sa théorie sur l’Évolution. Cette contribution ne rencontra pas l’assentiment de toute la gentry ni des milieux religieux. Néanmoins, avec les progrès scientifiques en géologie, biologie, génétique… l’évolution fut progressivement considérée comme une science à part entière. La conférence se propose de parcourir les principales étapes de cette émergence du concept darwinien de l’évolution.
Mardi 23 mai 2017
Entre science et divertissement populaire. Le Musée Castan de Bruxelles au tournant des XIXe et XXe siècles par Marie Godet et Renaud Bardez, attachés à l’Université libre de Bruxelles
À la fin du XIXe siècle, au cœur de Bruxelles, coincé entre la place de Brouckère et la rue Neuve, le Musée Castan s’impose comme un acteur incontournable de la vie culturelle et scientifique de la capitale. Son concepteur, Mauritz Castan, édifie un complexe composé d’un musée de cires dédié aux célébrités de son temps, une salle vouée à l’exposition des nouvelles technologies ainsi qu’un « freak show » qui attire tant les badauds que la société scientifique. Cet espace en marge des grands musées se situe à l’intersection du divertissement populaire et de la promotion des nouvelles connaissances et théories scientifiques. Cette conférence mettra en perspective la vie et les activités d’un lieu d’attraction majeur parfois singularisé pour son impudence.