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2. Textes des notices sélectionnées :
BORDET, Jules (1870-1961)
Illustre bactériologiste, fut le premier savant belge à remporter un Prix Nobel (1919) dans le domaine des sciences, en l’occurence le prix Nobel de physiologie et de médecine ; (le second savant fut Mr. le Professeur C. Heymans ; voir ce nom).
Professeur à l’Université de Bruxelles, membre de l’Académie royale de Belgique et de l’Académie royale de Médecine de Belgique. Membre étranger de la Royal Society de Grande -Bretagne, correspondant puis associé étranger de l’Académie des Sciences de l’Institut de France. Membre de nombreuses académies et sociétés scientifiques, docteur honoris causa de onze universités de l’étranger. Directeur de l’Institut Pasteur du Brabant. Fut une des lumières internationales en matière d’immunité ; son œuvre a porté sur des sujets très variés et atteste d’éclatante façon l’utilité de la science pure dans son application à la pratique médicale. Orateur prestigieux ; considéré en son temps comme le représentant par excellence de la science belge.
Les Prix Nobel en 1919- 1920 (Stockholm, 1922).
de GERLACHE de GOMERY, baron Adrien (1866- 1934)
Explorateur. Parti d’Anvers en 1897 à bord de la Belgica pour une expédition dans l’Antarctique, il eut pour second Lecointe et comptait dans son équipage Amundsen, à qui était réservée la gloire d’atteindre le pôle Sud en 1911. Après avoir affronté le premier hivernage antarctique au cours d’une mémorable dérive de treize mois, de Gerlache put échapper aux dangers d’un second hivernage et atteignit Anvers en novembre 1899. Il a fourni un magnifique exemple de l’esprit d’entreprise et de persévérance. Belge. Correspondant de l’Académie des Sciences de l’Institut de France.
HEYMANS, Corneille
Physiologiste, lauréat du Prix Nobel de physiologie et de médecine pour 1938 (attribué en 1939) « pour la découverte de l’importance des mécanismes du sinus carotidien et de l’aorte pour la régulation de la respiration ». Il est le second Belge à avoir obtenu cette haute distinction, le premier étant Jules Bordet (voir ce nom). Depuis 1938, aucun Belge n’a plus obtenu de Prix Nobel dans le domaine des sciences. Professeur à l’Université de Gand. Membre de plusieurs Académies de Belgique, membre correspondant de la section de médecine et de chirurgie de l’Académie des Sciences de l’Institut de France. Le Professeur Heymans s’intéresse activement à l’histoire de la médecine.
Le prix Nobel en 1939 (Stockholm, 1942), et Les Prix Nobel en 1940-1944 (Stockholm, 1946).
JAUMOTTE, Jules (1887-1940)
Météorologiste. Directeur de l’Institut Royal Météorologique de Belgique (1919- 1940). Professeur à l’Université de Liège. Membre correspondant de l’Académie royale de Belgique. Décédé à la suite de blessures reçues en service commandé lors de la campagne de 1940. Précurseur et initiateur de la photographie aérienne en Belgique et de la frontologie ; inventeur du météorographe qui porte son nom, il apporta la preuve expérimentale de l’existence de zones frontales dans la troposphère et de failles dans la tropopause ; on lui doit aussi une radiosonde. Au point de vue théorique, il a fourni d’importantes contributions à la thermodynamique atmosphérique. Il donna une impulsion décisive à l’I.R.M.
Annuaire de l’Acad. r. de Belg., 1941.
LAGRANGE, Charles (1852-1932)
Astronome. Professeur à l’Ecole militaire. Membre de l’Académie royale de Belgique (directeur de la Classe des Sciences en 1900). Avec la niaiserie caractéristique du géomètre, dont l’intelligence se trouve incapable d’adhérer au réel, il tortura la grande pyramide d’Egypte, se flattant d’y découvrir mille secrets : il se couvrit d’un ridicule tel que plus de 30 ans après sa mort, ni l’Annuaire de l’Académie ni la Biographie Nationale n’ont encore osé lui consacrer une notice. Les égarements de Lagrange constituent l’exemple belge le plus bouffon de la tournure d’esprit révélée à la fin du Second Empire par la fameuse affaire Chasles [21]. Cette incapacité traditionnelle du géomètre à sentir les nuances et les contradictions de la réalité remonte haut dans l’histoire. En effet, représentant parfait de l’esprit de géométrie, Galilée n’eut pas la finesse en partage, et c’est son cas qui inspira peut-être à Pascal ses réflexions fameuses sur l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse.
LECAT, Maurice (1884-1951)
Mathématicien et physicien remarquable, historien des sciences, a édifié une œuvre scientifique importante accomplie à l’écart du monde universitaire, dans un isolement complet et que nombre de professeurs d’université pourraient envier. Ses convictions religieuses et sa formation de géomètre (voir ci-dessus s.v. Lagrange) l’amenèrent à dresser contre Maeterlinck une énorme machine de guerre, monument d’absurdité et d’intolérante naïveté.
[1] Elkhadem ; Jean Pelseneer ; technologia, Vol. 8, n°2, pp. 46-50,1985.
[2] On lui doit la découverte de l’élément francium.
[3] Vol. 4, p. 425 ; P.U.F. 1964
[4] . Coll. Marabout Université ; p. 83, 1972.
[5] J. Pelseneer : « La psychologie du savant de génie » (Janus, LI, 1, 1964 ; pp. 62-64).
[6] Histoire des sciences et des savants depuis deux siècles, Genève, 1873 ; 2e édition, 1885.
[7] On lui doit la découverte de l’élément francium.
[8] J. Pelseneer : « van Velden » (Biographie nationale publiée par l’Académie royale de Belgique, t. 26, 1936-1938, col. 562-567).
[9] De même, son cadet de cinq ans, l’illustre historien des religions Franz Cumont (1868-1947) sera amené à faire une carrière prestigieuse à l’étranger. Il n’est pas hors de propos de rappeler que Maeterlinck figure à l’Index-opera omnia-depuis 1914.
[10] Des travaux d’histoire de l’astronomie, datant de la fin du 19e siècle, ont montré que l’étoile de Bethléem était en réalité, soit une conjonction de planètes, soit une supernova.
[11] A l’occasion de la grève des médecins (avril 1964), il a été constaté que le nombre de médecins en Belgique n’était pas connu même de façon approximative.
[12] Les Feuilles d’Automne ; XL.
On se peut s’empêcher de constater ici que les deux Résistances nées spontanément au cours des deux occupations de 1914-1918 et 1940-1944, sont dépourvues de tout caractère intellectuel. Ces deux mouvements, riches souvent de sacrifices sublimes, furent parfois animés par des intellectuels ou des universitaires en vue. Mais, typiquement, ce qui manqua à ces deux Résistances, c’est un visage intellectuel.
[13] La population belge ne représente que 0,3% de la population du monde, mais elle assume 3,5% du commerce mondial.
[14] L’IRSIA a consacré aux seules recherches agronomiques 132 millions en 1963 ; 54 centres de recherches agronomiques étaient subsidiés, avec un personnel s’élevant à environ 600 personnes dont 170 diplômés de l’enseignement supérieur.
[15] La totalité des crédits pour l’exercice 1963 accordés par l’Etat pour la recherche scientifique s’élevait à 4.539 millions. En outre, le financement de la recherche appliquée est assuré par l’industrie elle-même, qui y consacre plus de 2 milliards.
[16] En 1962, les Etats-Unis ont consacré à la recherche 3% du produit national brut, la Grande-Bretagne 2,5%, et la France 1,5% : nouvel exemple de la supériorité scientifique des nations protestantes.
[17] L’effectif du corps enseignant de l’université libre de Bruxelles a doublé au cours des 5 dernières années.
[18] Quelle est, après plus de 4 siècles, l’utilité du système de Copernic (1543) ou, après un demi-siècle, celle de la relativité générale ?
[19] L’accueil si généreux réservé aux étudiants de l’Université libre de Bruxelles après la suspension des cours en 1941, par les autres établissements d’enseignement supérieur et tout particulièrement par l’Université catholique de Louvain, atteste la solidarité du monde intellectuel belge ; l’occupant a contribué à cimenter l’union de nos universités.
[20] En 1963, aux yeux du Conseil National de la Politique Scientifique, les orientations privilégiées concernaient les quatre domaines suivants : biologie moléculaire, recherche spatiale, génétique humaine et enzymologie médicale.
[21] Voir J. Pelseneer : « En marge de l’affaire Chasles » (Le Flambeau, 38e ann., 1955, N° 3, pp. 315- 318).
[22] H. Van Werveke, De Zwarte Dood in de zuidelijke Nederlanden (1349-1351), Med. KVAWLSK, KI. der Letteren. jg. XII. N°3, 1950, p.4.
[23] The plague reconsidered. A new look at its origins and effects in the 16th. and 17th. Century England, Local Population Studies, Stafford 1977 p. 6- 7. Met hartelijke dank aan collega L. Danhieux die ons zijn exemplaar van deze studie ter beschikking stelde en met wie wij, tot ons profijt, deze bijdrage bespraken. Onze dank gaat oak naar collega H. Coppens die ons de inzage van de oorspronkelijke tekst vergemakkelijkte.
[24]
N. Greslou, La peste en Savoie (aux XVIe et XVIIe siècles) Chambéry, 1973, (Mémoires et Documents publiés par la Société d’Histoire et d’Archéologie, tome LXXXV) p. 20 : « Nous pouvons parler comme de celle de 1630 d’une peste « européennne ». Le fléau en effet, entre les années 1628 et 1632, ravagea pratiquement la plus grande partie de l’Europe, cette épidémie restant liée à la guerre de Trente-Ans ».
[25] C. Bruneel, La mortalité dans les campagnes : le duché de Brabant aux XVIIe et XVIIIe siècles. Louvain, 1977 - (Université de Louvain. Recueil de travaux d’histoire et de philologie 6e série, fascicule 10 et fasc. 10*, p. 207- 317.
[26] Idem, ibidem, p. 488-497.