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On les distribue du puits en bouteilles. La bouteille contient deux litres d’eau, se paie deux sous, le bain dix sous dans le quartier d’en bas, seize sous dans le quartier d’en haut ; le salaire du doucheur et de la doucheuse est de quinze sous. Je n’entrerais pas dans ces détails minutieux, si j’avais beaucoup de choses importantes à dire, et puis, il y a des questionneurs sur tout. Le prix des eaux est peut-être la seule chose que La Condamine m’eût demandée.
On boit depuis un verre d’eau par jour jusqu’à huit, plus souvent on s’en tient à six ; et ces six verres font la pinte et demie de Paris.
Le premier jour de la saison est de deux verres ; puis, les autres jours de trois, de quatre, de cinq, de six. On se tient plus ou moins de temps à chacune de ces doses, dont la plus forte se prend pendant les derniers des vingt-sept jours de la saison.
Pour les obstructions, la saison est quelquefois de quarante jours, sans interruption.
Le repos entre une saison et une saison varie. L’intervalle d’une saison à la saison suivante est communément de quinze à vingt jours suivant les forces ou la fatigue du malade.
Pendant l’usage des eaux le régime est austère ; il est ordonné de dîner de bonne heure, de souper de bonne heure, de se coucher de bonne heure, parce qu’il faut prendre les eaux de bonne heure. Il y a des mets ordonnés, il y en a de proscrits. Pendant le repos, on traite les malades avec un peu d’indulgence ; on se relâche un peu de la sévérité sur les heures des repas, de la veille et du sommeil, et l’on fait mal, car je sais qu’on en abuse.
J’ai bu des eaux de Bourbonne. Elles ne sont pas désagréables au goût. Ce qu’on y remarque le plus sensiblement, c’est le douceâtre onctueux d’une eau salée, avec un soupçon de goût bitumineux sur la fin.
J’en pris après dîner un bon gobelet, qui ne me fit rien ; seulement le lendemain matin, je crus trouver sur mes lèvres le douceâtre salin de la veille.
Je ne sais si c’est l’effet de l’air ou de l’eau, mais pendant mon séjour à Bourbonne, j’ai peu senti l’appétit ; mes intestins se sont resserrés d’une manière très-incommode ; ma sœur, qui y a séjourné plus longtemps, m’a dit avoir éprouvé les mêmes choses dont d’autres qu’elle se sont également plaints. A mon retour à Langres, tout s’est remis dans l’état naturel.
[1] A la fin du livre se trouvent : un tableau chronologique des principaux épisodes de la vie de Darwin ; une chronologie du voyage sur le Beagle, une carte avec le tracé des expéditions terrestres de Darwin, l’arbre généalogique des familles Darwin, depuis Erasmus, et Wedgwood, depuis Josiah, ainsi qu’une bibliographie comprenant les œuvres de Darwin, des biographies et des études sur l’évolution en général.
[2] Il faut citer une préface de 40 pages de J. Riera, qui se place dans le contexte du concept d’évolution et en retrace l’histoire. On y trouve également quelques indications sur D. Papp et sur ce livre.
[3] L’année 1982 a vu la célébration du centenaire de la mort de Darwin ; il n’est pas inutile de souligner que l’ouvrage a paru en 1983.