9(2)

Quelques comètes ont un point de périhélie (plus grande proximité du soleil) situé entre le Soleil et la Terre. La trajectoire cométaire recoupe donc plus ou moins l’orbite terrestre. Selon la position de la Terre par rapport au Soleil et à la Comète, nous voyons celle-ci de fort loin (c’est le cas de P/Halley en 1986) ou de fort près (ce qui est rare).

Les belles comètes de ces dernières années n’ont pas favorisé les habitants de l’hémisphère boréal terrestre. P/Halley ne risque guère d’être spectaculaire en nos régions ! De plus, depuis un siècle, dans le cas présent, nous sommes victimes de la fée électricité qui éclaire nos villes et nos autoroutes en diffusant, sur les brumes urbaines abondamment enrichies en déchets dus à l’industrialisation, une lumière parasite considérable. La lumière diffusée d’origine humaine est presque partout supérieure à celle qu’engendre la comète...

On se souvient peut être de la Comète Wipple-Fedke, dans la Grande Ourse en 1942, et, des belles Arend-Roland, découverte en Belgique, et Mrkos observées entre 1957 et 1958. La comète Ikeya-Seki développa en 1965 une queue considérable... pour les habitants de l’hémisphère Sud ! En 1973, Kohoutek fut une déception générale en dépit des découvertes importantes qui furent faites par les radioastronomes et par le laboratoire spatial Skylab. La comète West, en 1976, fut admirable sous nos latitudes. En 1981 et 1983, les sondes spatiales SOLWIND et IRAS découvrirent quatre comètes, ouvrant une ère nouvelle de la recherche en physique cométaire.

On comprend, que la comète de Halley, observée depuis plus de mille ans, peinte par Giotto, brodée par le Reine Mathide, souvent assez spectaculaire, ait provoqué la mise sur orbite de sondes spatiales (deux russes, deux japonaises, une européenne, et une sonde réaffectée par la NASA). Il s’agit de déterminer « in situ » la composition de la queue, de la chevelure et de photographier en gros plan un noyau de comète.

A quoi sert-il d’observer les comètes ? Comme tous les objets de l’astronomie, elles présentent des états de la matière non reproductibles en laboratoire. Une comète est un site préférentiel pour l’étude du comportement d’une multitude de molécules de grand intérêt technologique et économique. De plus elle nous aide à mieux connaître le milieu originel du système solaire et à répondre aux questions mille fois posées : où sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous ?

A défaut de voir un spectacle impressionnant, nous nous contenterons d’observer annuellement les étoiles filantes de fin avril et de novembre qui accompagnent la trace de P/Halley sur son orbite. Faisons confiance au Soleil et aux étoiles voisines pour qu’ils nous décrochent une comète, belle, brillante et largement empanachée d’ici la fin de ce vingtième siècle.

Références

P. Doigt, 1950. - A Concise history of astronomy. London.

E. Doublet, 1922. - Histoire de l’astronomie. Paris.

C. Flammarion, 1882. - L’astronomie populaire. Paris.

C. Flammarion, 1885. - Les merveilles célestes. Paris.

G. Bigourdan, 1913. - L’astronomie, évolution des idées et des méthodes. Paris.

A. Guillemin, 1875. - Les comètes. Paris.

F. Hoefer, 1873. - Histoire de l’astronomie. Paris.

P. Rousseau, 1965. - Histoire de la science. Paris.

Les Comètes in Ciel et Terre 101, 5-6.

Edmund Halley (1656-1742)

De komeet van 1577 naar een pamflet uit die tijd

[1En 1913, Georges Bigourdan édite un intéressant traité L’astronomie, l’évolution des idées et des méthodes, dans la table alphabétique duquel le mot comète n’est pas repris (non plus que météores, bolides, aérolithes ou étoiles filantes). Halley est cité huit fois sans l’ombre d’une allusion à la comète qui le rendit célèbre. Ceci est d’autant plus plaisant que l’auteur, astronome, rédigeait son travail (copyright en 1911) au moment du retour de 1910, qu’il l’a édité chez Flammarion éditeur et frère de Camille et, qu’en 1927, il compilera une liste de comètes historiques qui fait autorité (Ann. Bur. des Long.). Il existe heureusement une Histoire de l’astronomie de Doublet publiée en 1922 qui consacre plus de place à Halley et rappelle que Voltaire (Epître à Madame du Châtelet), Victor Hugo (La Légende des siècles) et Sully Prudhomme (Epreuves), qui était polytechnicien, célèbrent sa gloire.

[2 Hoefer (Histoire de l’Astronomie, 1873, pp. 461-462) attribue cet évènement à la comète de 1681-1682 en rapportant qu’Halley l’observa « pendant un voyage en France ». Par contre Doublet (op. cit. pp. 334-335) fixe ce voyage en 1680 et écrit : « il se trouvait à mi-route entre Calais et Paris quand il remarqua la fameuse comète de 1680... ». Dans son Histoire de la Science (1965), Pierre Rousseau emprunte aux deux auteurs des fragments difficilement conciliables : « ... 1679... l’année suivante ... une superbe comète apparut... L’astre chevelu passa, puis se perdit dans le rayonnement solaire. Sur ces entrefaites, Halley partit en France en 1682. Il était à mi-route entre Calais et Paris quand il aperçut une autre comète, exactement pareille à la première, mais passée de l’autre côté du Soleil et orientée juste à l’opposite. Si c’était la même ? se demanda-t-il ». Ce ne pouvait être la même. Admirons en passant l’ingénuité du « exactement pareille » tout aussi impossible.

[3 Hortense Lepaute, dont Le Gentil de la Galissière (1725-1792) retour des Indes en 1771, après avoir tenté en vain d’observer les passages de Vénus devant le Soleil les 6 juin 1761 et 9 juin 1769, fit la marraine de l’Hortensia.

[4Selon Doublet, il s’agirait du 3 avril (op. cit. p. 433). Mais J. Sauval (Ciel et Terre, vol. 101, 5-6, 1985, p. 210) précise trente deux jours d’écart. On peut penser qu’il s’agit d’une cocquille typographique (oubli de 1 dans 13).

[5On consultera avec profit l’article de H. Dupuis dans Ciel et Terre, vol. 101, pp. 217-220, 1985 : « 1910 : on se suicide, on fait la fête... mais on est surtout déçu ».

[6D’après A. M. Antoniadi « Idées des anciens sur les comètes » (L’astronomie, 52e année 1938, pp. 311-318, et « Les comètes, considérées en général comme des présages sinistres dans l’histoire » (ibidem, pp. 156-168).

[7IIIème Congrès International d’Histoire des Sciences. Tenu au Portugal du 30 septembre au 6 octobre 1934, sous le haut Patronage de S.E., le Président de la République Portugaise. Actes, Conférences et Communications. Lisboa, 1936 : 9-10.

[8G. Sarton, 1927-1948. - Introduction to the History of Science. I- III . 5 parts. Baltimore. I : 3.

[9ibid., 6.

[10Ibid., 19.

[11G. Sarton, 1952. - A History of Science : Ancient Science Through the Golden Age of Greece. Cambridge : xii.

[12Ibid., xi.

[13A. Koyré, 1966. - Etudes Galiléennes (3 parts, 1935-1939 ; reprinted in one volume), Paris : 11 .

[14See especially P. Duhem, 1913-59. - Le Système du Monde. I-X. Paris.

[15A. Koyré, 1958. - From the Closed World to the Infinite Universe. New York : vi.

[16ibid., v.

[17L. Thorndike, 1923-58. - A History of Magic and Experimental Science. I -VIII. New York.

[18H. Sigerist, 1955-61. - A History of Medicine. I-II . New York.

[19C. Singer, E. J. Holmyard & A.R. Hall, eds., 1954-58, A History of Technology. I-V. New York – London.

[20J. Needham, 1961. - Science and Civilisation in China, I : Introductory Orientations. Cambridge.

[21The first volume published was the second covering the sixteenth and seventeenth centuries. J.R. Partinglon, 1961. - A History of Chemistry. II London.

[22 « I am exceedingly sceptical of any attempt to reach a ’synthesis’ - whatever this term may mean - and I am convinced that specialization is the only basis of sound knowledge. » O. Neugebauer, 1952 & 62. - The Exact Sciences in Antiquity. New York : v-vi.

[23I.B. Cohen, 1957. - Some Recent Books on the History of Science, in Roots of Scientific Thought : A Cultural Perspective, ed. Ph. P. Wiener & A. Noland. New York : 627 -656. Published originally in the Journal of the History of Ideas.

[24M. Clagett, ed., 1962. - Critical Problems in the History of Science : Proceedings of the Institute for the History of Science at the University of Wisconsin, September 1-11, 1957. Madison : vi.

[25
W. Pazel, 1930. - Jo. Bapt. Van Helmont : Einführung in die philosophische Medizin des Barock. Berlin ; 1958. - Paracelsus : An Introduction to Philosophical Medicine in the Era of the Renaissance. Basel-New York ; 1967. - William Harvey’s Biological Ideas : Selected Aspects and Historical Background. Basel-New York.

[26W. Pagel, Autumn, 1945. - The Vindication of Rubbish, in Middlesex Hospital Journal : 1-4.

[27Ibid.

[28W. Pagel, 1967. - : 82.

[29W. Pagel, 1945. - : 4.

[30 F.A.Yates, 1964. - Giordano Bruno and the Hermetic Tradition. Chigago-London-Toronto.

[31F.A. Yates, 1972. - The Rosicrucian Enlightenment. London-Boston.

[32See Ibid., 113, 171-205.

[33R.S. Westfall, 1972. - Newton and the Hermetic Tradition in Science, Medicine and Society in the Renaissance : Essays to honor Walter Pagal .I-II, ed. Allen G. Debus, New York : 183-98.

[34 B.J.T. Dobbs, 1975. - The Foundations of Newton’s Alchemy or « The Hunting of the Greene Lyon », Cambridge- London- New York- Melbourne : 230.

[35P.M. Rattansi, 1973. - Some Evaluations of Reason in Sixteenth and Seventeenth Century Natural Philosophy, in Changing Perspectives in the History of Science : Essays in Honour of Joseph Needham, ed. M. Teich & R. Young, London : 148-166.

[36M. Hesse, Reasons and Evaluation in the History of Science, Ibid., 127-147.

[37T.S. Kuhn, 1968 ; 1979. - History of Science, in International Encyclopedia of the Social Sciences, I-XVIII, ed. D.L Sills. New York : XVI, 75-83.

[38Ibid. 79-81.

[39Ibid. 80.

[40Ibid.

[41T.S. Kuhn, 1962. - The Structure of Scientific Revolutions. Chicago. This book was alo issued as vol. II, number 2 of the International Encyclopedia of Allfied Science published by the University of Chicago Press.

[42As exemples of this literature see the following : B. Barnes, 1982. - T.S. Kuhn and Social Science, New York ; S. Seiler, 1980. - Wissenschaftstheorie in der Ethnologie : zur Kritik u. Weiterführung d. Theorie von Thomas S. Kuhn anhand etnograph. Berlin ; G. Gutting, ed. c. 1980. - Paradigms and Revolutions : Appraisals and Applications of Thomas Kuhn’s Philosophy of Science. Notre Dame.

[43K. Thomas, 1971 ; 1973. - Religion and the Decline of Magic : Studies in Popular Beliefs in Sixteenth - and Seventeenth-Century England. Harmondsworth.

[44C. Hill, 1972 ; 1973. - The World Turned Upside Down : Radical Ideas During the English Revolution. New York : especially 231-246.

[45 M.C. Jacob, 1976. - The Newtonians and the English Revolution 1689-1720. Ithaca : 16- 17.

[46W.J. Broad, History of Science Losing Its Science, in Science 207 January 25, 1980 : 389.

[47P. Wood, September, 1980. – RecentTrends in the History of Science : The dehumanisation of history, in BSHS Newsletter, N° 3 : 19-20.

[48H. Butterfield, 1959, - The History of Science and the Study of History, in Harvard Library Bulletin 13 : 329-347.

[49Ibid. 347.

[50 H. Butterfield, 1952. - The Origins of Modern Science 1300-1800. New York.

[51J.B. Conant, 1960. - History in the Education of Scientists, Harvard Library Bulletin 14 : 315-333.

[52Ibid. 325.

[53This assessment is my own after having taught courses of this genre for four years both at Harvard University and the University of Chicago during the years 1957-1959 and 1961-1963.

[54T.S. Kuhn, 1968 ; 1979 : 81.



















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